Comment fêter Samhain aujourd'hui: activités et rituels pour Halloween
Dans le premier article sur Samhain, on a découvert la célébration primitive, celle pratiquée par les Celtes. Dans le second article, je vous ai raconté avec moults détails la façon dont Samhain / Halloween était fêté dans l’Irlande rurale traditionnelle. Mais si c’est en Irlande que les rites anciens de Samhain ont été le mieux conservés, il n’en reste pas moins qu’on retrouve plus ou moins les mêmes traditions dans les régions gaéliques comme l’Écosse ou l’île de Man et dans certaines régions de l’ancien monde celtique (Pays de Galles, Cornouailles, et bien évidemment la Bretagne).
Cependant, même si les célébrations plus sérieuses n’ont jamais disparu, la fête d’Halloween a, d’un point de vue populaire, perdu un peu plus son âme vers 1970 aux États-Unis, lorsqu’elle est devenue très commerciale, entièrement tournée vers les enfants. La procession de maison en maison des « masques » s’est transformée en porte à porte des enfants pour obtenir des bonbons. Les fairies, dont la crainte va de paire avec celle de la Nature, sont devenues des personnages de film d’horreur ou d’angoisse (plus ou moins réussis!) ou des costumes (plus ou moins réussis eux aussi).
Difficile de célébrer Halloween sans tomber dans le cliché mercantile et capitaliste ou, à l’inverse, dans la version dramatique que propose le dogme chrétien pour la Toussaint.
Pour trouver un juste équilibre, il suffit de se replonger dans les anciennes traditions évoquées dans les deux articles précédents, en les dépoussiérant un peu.
Voici quelques suggestions!
Une tradition de Samhain et d'Halloween: honorer les morts
Si l’on souhaite rester dans l’esprit de Samhain, impossible de passer outre son lien avec la mort. Mais rappelez-vous que cette soirée du 31 octobre est avant tout un moment chaleureux, convivial, gai et amusant! Alors pas de misérabilisme, même quand il s’agit d’honorer les morts!
Certes, on peut aller leur rendre visite directement au cimetière et donner un petit coup de plumeau sur les tombes pleine de toiles d’araignée. Mais souvenez-vous que, le soir d’Halloween, les morts sont partout autour de nous!
Pour les honorer, on peut reprendre les coutumes irlandaises comme allumer une bougie pour chaque mort de la famille. Entre amis on peut même, si on en a l’opportunité, allumer un feu de joie.
Et, bien sûr, on peut sculpter une citrouille, un potimarron ou autre cucurbitacée façon Jack O’Lantern pour créer une bougie qui fasse fuir les fairies! Ou même creuser un navet si on veut être raccord avec l’Histoire…
Enfin, si vous faites un repas, sachez qu’il existe une coutume selon laquelle celui-ci doit pris dans le silence par respect pour les morts. Personnellement, je préfère réserver une part du repas en offrande, comme le faisaient les anciens irlandais, plutôt que de me taire à table!
La veillée d'Halloween: balade, cuisine, et jeux
Halloween est une célébration faite pour être partagée. Que ce soient les Celtes ou les Irlandais par la suite, tous ont placé le repas (collectif et partagé) au cœur de la fête.
Pour le menu, le mieux est bien évidemment de cuisiner des produits de saison (potiron, chou, pommes, noix). Les plus aventureux.ses testeront les recettes traditionnelles irlandaises comme le colcannon, le barmbrack ou le dumpling, mais une tarte aux pommes pour le dessert fait tout aussi bien l’affaire!
Avant la veillée, aller se promener à l’extérieur (dans les bois ou près de l’eau) est toujours une bonne idée et permet d’apprécier les changements de couleur de Dame Nature.
Si on veut rester dans un cadre plus traditionnel, on peut ramasser des herbes ou de la paille et fabriquer une croix de sainte Brigid (ou croix Parshell).
Et surtout, on l’a vu dans le précédent article, la soirée de Samhain est aussi l’occasion de jouer. Pourquoi ne pas faire une partie de Snap Apple (attraper avec les dents une pomme attachée à une ficelle) ou à sa variante avec les pommes dans l’eau ou tout simplement, dans une version plus moderne, jouer à des jeux de société?
N’oublions pas que Samhain marque la fin de la saison claire et de l’année celte. Il peut donc être intéressant de faire un bilan des derniers six ou douze mois, avant cette période plus calme qui s’annonce pour préparer au mieux les prochains projets.
Monstres, sorcières, fées, dames blanches, lutins et autres créatures d'Halloween: raconter des histoires qui font peur
On a rencontré quelques êtres malicieux ou maléfiques dans l’article précédent, comme le Pooka ou la Banshee, mais il existe beaucoup de légendes faisant intervenir des êtres surnaturels, parfaites pour occuper la veillée d’Halloween, près du feu.
Evidemment, on peut commencer par la légende de Jack O’ Lantern, du moins sa version chrétienne, dans laquelle Jack, ivrogne mais malin, réussit à se jouer du Diable et lui faire promettre de ne jamais l’emmener en Enfer. Sauf qu’à cause de sa vie dissolue, il se voit également refuser l’entrée au Paradis et se retrouve condamné à errer sur terre, avec, pour s’éclairer, des charbons ardents que le Diable aurait consenti à lui donner, placés dans un navet creusé…
On peut parler aussi de la Dame Blanche, appelée Lady Gwyn ou I Ladi Wen aux Pays de Galles. On la décrit vêtue de blanc, parfois accompagnée d’une truie noire (probablement des restes de traditions celtes) ou bien encore parfois sans tête… Tantôt victime de meurtre, tantôt suicidée, parfois inoffensive et en quête d’aide, parfois maléfique, on dit qu’elle garde un trésor ou bien qu’elle apparaît dans les endroits où beaucoup de gens sont morts. C’est une des versions de la Banshee irlandaise et, comme elle, la Dame de Wyn est un présage de mort.
On peut aussi évoquer le Dallahan ou Dullahan, qui fait partie de ces fairies irlandaises que l’on n’a pas du tout envie de rencontrer le soir d’Halloween, ni aucun autre soir d’ailleurs. Il peut séparer sa tête de son corps à sa guise et se déplace sur un cheval noir aux yeux rouges et aux naseaux qui lancent des flammes. Il possède un fouet, qu’il vous balance dans les yeux si vous avez l’impudence de le regarder. Ce fouet, d’ailleurs, est fait d’ossements de ses victimes… tout comme la cariole que lui attribuent certaines légendes. Sans grande surprise, le Dallahan est aussi un présage de mort.
Rappelez-vous que les fairies aiment beaucoup enlever les mortels. Il existe donc de nombreuses légendes qui racontent ces enlèvements. Par exemple, la « chasse sauvage » sort du tertre des fées à chaque Samhain pour enlever les promeneurs imprudents. Parlons aussi des feux follets ou encore des enfants décédés qui apparaissent sous la forme de chiens pour amener les voyageurs imprudents à la mort. On a l’embarras du choix!
Vous l’avez compris, point d’est besoin d’un marathon de films d’horreur, il y a bien assez à faire avec la littérature et le folklore!
Découvrir ce que nous réserve la nouvelle année celte: petits rituels de divination
Dans le premier article sur la célébration celte de Samhain, on a vu que la divination (par le rêve surtout) était pratiquée par les druides. Dans le second article, on a découvert que la divination était pratiquée par toutes et tous dans la société rurale traditionnelle, sous des formes très variées, la plupart du temps pour découvrir l’identité de son ou sa futur.e partenaire. Il est donc tout à fait logique que la divination reste, encore aujourd’hui, un rituel d’Halloween.
Le plus simple reste la divination avec les outils « classiques », comme les tarots, les oracles, les runes etc. Mais il existe beaucoup d’autre types de divinations héritées des vieilles traditions.
Prenons la divination avec des pommes par exemple. Rappelez-vous, l’article précédent était illustré d’une photo montrant une femme en train de peler une pomme. Cette technique de divination est très simple et facile à reproduire: il suffit de peler une pomme en une seule fois afin d’obtenir une longue pelure. Jetez ensuite la pelure de pomme par dessus votre épaule et regardez quelle lettre de l’alphabet elle forme sur le sol et vous connaîtrez l’initiale de votre prochain.e amoureux.se. Si la pelure est cassée, c’est râpé jusqu’à Halloween prochain.
On peut également utiliser les pépins de la dite pomme. On en choisit deux et on leur attribue deux états contraires (richesse/pauvreté, célibat/mariage etc.) et on en fixe un sur chaque joue. Le premier pépin qui tombe représente ce qui vous attend pour l’année à venir.
Si ce genre de divination vous interesse, vous pouvez vous renseigner sur aussi le « Nut’s cracking« , une technique de divination pour les couples. Il existe aussi des divinations traditionnelles avec le chou, mais je vous laisse les découvrir!
Des dessins pour vous accompagner pendant Samhain / Halloween, et tout cet automne
Cette année, comme tous les ans, je prépare des dessins d’automne pour vous accompagner dans cette merveilleuse saison. Que ce soit des encres ou des aquarelles de lieux naturels multicolores ou bien des sorcières, ces figures tutélaires que j’affectionne particulièrement, vous trouverez probablement votre bonheur, pour donner à votre décoration les couleurs de l’automne, décorer votre autel, accompagner vos lectures ou tout simplement faire un cadeau. Il y a forcément des impressions, des cartes postales ou des marque-pages qui égaieront votre quotidien pour cette nouvelle saison sombre qui s’annonce!
Comme tous les ans je vous propose un pack de dessins d’automne spécial Halloween qui vous permet de bénéficier de 20% de réduction immédiate dès trois dessins/cartes postales/marque-pages achetés. Et cette année, j’ai une petite surprise! Un pack « Fées et sorcières » où vous retrouverez toutes mes sorcières saisonnières, avec le même système de réduction!
Bel automne à tous.tes!
Hisae
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Sources
- Véronique Guibert de la Vaissière, Les quatre fêtes d’ouverture de l’Irlande ancienne, Editions Armeline, 2013.
- Diana Rajchel, Litha: Rituels, recettes et traditions de la fête des morts, Editions Danaé, 2017.
- Jack Parker, Witch please, J’ai lu, 2020.
- Arin Murphy-Hiscock, La sorcière verte, Contre-Dires, 2021.
- Jane Meredith, Les rites célébrations de la roue de l’année, Editions Danaé, 2019.
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